Sunny afternoon [R.]

L'habitude que Lily avait prise dès le matin, depuis quelques mois était à présent comme gravée en elle. Se lever à neuf heure du matin, le soleil était levé, et elle émergeait tranquillement dans sa petite terrasse, ses parents eux devaient être en ballade quelque part. Depuis son retour à Manchester et après avoir raconter à ses parents ses péripéties aux Seychelles, ils avaient prit la sage décision de venir vivre ici. Pour la demoiselle pas de problèmes, elle aimait cet endroit, et puis, elle s'était quasiment remise de son aventure avec Cris. De toute façon lui aussi devait l'avoir oublié alors, que demander de mieux. Elle prenait un nouveau départ. En raison de sa sensibilité particulière, tout ce qui a trait à sa famille l'impressionne vivement, et les liens domestiques agiront parfois comme une sorte de frein sur son progrès personnel. La solitude est évitée partout où c'est possible, ses inclinations naturelles la poussant à faire partie d'un clan ou d'une secte. En tout cas, c'est dans une vie domestique bien réussie qu'elle trouve son refuge et le véritable bonheur. Ses affections sont profondes et durables : ni le temps, ni la distance ne peuvent amoindrir les liens familiaux ou ternir une amitié. Et malgré elle, elle avait changer. Elle ne faisait plus confiance aux gens depuis sa rupture.

Le bonheur, tout le monde en veut, quels que soient le sexe auquel on appartient, le nombre d'années qu'on a vécues, le lieu où l'on se trouve, le moment qu'on vit. Qui de nous ne dirait jamais "Je ne veux pas être heureux" ? En fait, c’était plus que ça. Son passé lui manquait simplement. Celui où elle s’amusait avec Cris dans les rues, cachée tout contre lui sous son manteau pour se protéger du froid qui gagnait la ville comme le noir de la nuit prenait le ciel. La journée était passée à une vitesse incroyable, la demoiselle était resté chez elle, elle n'avait pas tellement envie de sortir et avait manger pendant trois bonnes heures devant sa télévision deux assiettes entières de sushi et avait finie par s'endormir jusqu'au soir. La nuit était déjà tombée depuis plusieurs heures et pourtant Lily-Rose ne trouvait toujours pas le sommeil. Elle avait beau se retourner dans tout le sens, rien n'y faisait. Le marchant de sable n'avait apparemment pas l'intention de passer. Une exhalaison

sortit alors de sa bouche, pendant que son regard se posait sur le plafond de son salon qui était blanc d'ailleurs. Elle hésitait. Rester ici ou bien braver les interdits et partir sur la plage... en pleine nuit. Quoi qu'il devrait bien y avoir une fête. Au pire elle irait boire un verre au bar, et rencontrerais sûrement quelqu'un. Elle opta pour cette solution, et enfila sur son dos une camisole de trois fois sa taille, et un short en jeans. Le soir il faisait plutôt frais par ici. Paire de chaussures aux pieds, elle sortit de chez elle pour faire environ cinq minutes de marche, la plage étant tout à côté d'ici.

« Une vodka-pomme. »

Son verre en main, elle avança vers la plage, sur un des transats devant le bâtiment, et observa la mer qui était assez agité. L'horizon paraissait loin. Un vent caressa sa peau, elle frissonna, et but cul-sec son verre qu'elle posa sur une des tables basse sur le côté. Elle s'apprêta à s'allonger, lorsqu'une personne attira son attention. Elle l'avait déjà vu, s'était sûr. Elle se leva, et s'approcha un peu plus de la personne en question à la façon Mission impossible, et trébucha finalement sur quelque chose et se retrouva assise sur le sable, face à lui qui était sur une chaise.

« Vous ne seriez pas... le batteur des Blind Faith par hasard? »

Non mais quelle lourdeur. Elle afficha un sourire au garçon en tentant de se relever.

Il y a toujours un moment où le passé ressurgit. Cette phrase, il l’avait entendue des milliers de fois. Quelle déception de rentrer au bout d’un an et des poussières des Seychelles, à Londres, alors que personne ne l’attendait de sitôt…Personne ? Si sa mère, elle était toujours là pour son petit dernier, et encore une fois, après cette fois-ci, elle était encore là…Son petit avait souffert ces dernières semaines, et elle était bien contente de le retrouver, il avait besoin de réconfort, ça se sentait. Pourtant il enchainait les concerts comme si de rien n’était. Un vrai professionnel. Pourtant une fois isolé, il se laissait aller. A la maison, elle avait pris ses précautions. Pas question d’acheter la moindre bouteille d’alcool qui pourrait faire plonger son fils dans ce qu’il venait de combattre, cette dépression qui par la musique, avait disparu. Sa mère lui avait toujours dit, que tout allait trop vite avec cette fille, et qu’il finirait par s’en mordre les doigts, mais elle ne l’avait pas empêché, car de voir son fils si heureux, lui rappelait sa jeunesse. Cristian avait fini par avoir raison du mal qui le rongeait. Il avait repris ses habitudes, mais il n’oubliait pas, le passé ne pouvait s’oublier. Il avait tenté de comprendre ce qui avait poussé Lily-Rose à avoir cette réaction, mais il ne voyait qu’une solution. Elle devait connaitre une des filles qu’il avait côtoyé avant de rencontrer l’amour, surement cette Jenna, puisque Lily avait mentionné son nom, le jour de leur dispute. Il avait considérablement maigri ces dernières années…Déjà qu’il n’était pas gros, mais il gardait tout de même cette forme athlétique, grâce aux efforts faits en concert.

Pour se changer les idées, il avait rejoint un groupe. Les Blind Faith. Drôle de nom, d’ailleurs ça sonnait bien pour son problème, mais il n’en avait parlé à personne, il s’était bâtit une carapace que personne n’arrivait à percer. Il avait continué d’apprécier les fêtes, faisant des conneries en tous genres, mais il était à présent réputé pour une chose : on ne lui prêtait aucune histoire d’amour, ni même histoire d’un soir. Ca faisait maintenant 3 ans qu’il n’avait eu aucune histoire…Ca pouvait faire partie du livre des records, tant il fallait être totalement habité par le passé pour pouvoir ne rien faire, et surtout pour un homme, car ce n’était pas les jolies filles qui manquaient. De temps en temps, il regardait des photos, il n’en avait jeté aucune, elles étaient trop précieuses pour lui, d’ailleurs, dans son portefeuille, il avait toujours cette photo des deux amoureux lors d’une soirée entre amis, assis côte à côte, et Cristian plein de chantilly, faisant un bisou sur la joue de la jeune femme, qui grimaçait. C’était le bon temps… Depuis Cristian avait avancé, mais allez savoir pourquoi, cette année, il avait décidé de passer ses vacances en compagnie de bons amis ici, sur les traces de son passé, il l’avait senti comme ça…Il avait envie de retourner voir l’appartement qui était autrefois le sien, retourner aux endroits qu’il avait tellement apprécié, mais il ne s’attendait pas à la revoir, ici…Il était juste nostalgique…

Ce soir, c’était un rendez vous habituel, la fête sur la plage…Encore un bon souvenir…Il n’arrêtait pas de jeter un coup d’œil vers le coin d’ombre près du bar. Il savait ce que ce coin représentait. Personne ne s’y trouvait. Ayant bu pas mal de verres, il était déjà un peu joyeux, il n’arrêtait pas de rire, il avait passé la soirée torse nu, à faire l’abruti vêtu d’un treillis, et se jetant sur tous ses amis en les faisant tomber au sol comme des crêpes. Puis sentant que l’alcool lui montait à la tête surtout qu’il n’avait rien dans le ventre, il décida de s’asseoir sur une chaise, non pas face à la mer, mais face à la fête, assez éloigné tout de même pour être tranquille. Il avait remis son t-shirt bleu-gris délavé, plein d’inscriptions, et pensif, il se détendait. Jusqu’à ce qu’une voix vienne briser le silence jusque là perturbé par une musique de fond. Elle s’assit d’une drôle de manière devant lui, mais ce n’est que lorsqu’elle lui posa la question, que le regard de l’anglais se posa sur la personne…Et cette personne en question…Etait…la fille qu’il aimait : Lily-Rose. Quel choc se fut quand il la regarda. Elle ne semblait pas l’avoir reconnu, enfin si mais dans un autre sens, elle savait qu’il était batteur dans le groupe des Blind Faith. Mais Cristian eut tout de même un pincement au cœur. Alors elle l’avait oublié…C’était drôle, elle n’avait pas tellement changé… Mais puisqu’elle ne savait pas qui il était, il n’allait pas lui signifier. Elle devait assumer ce qu’elle avait fait il y a quelques années. Il se mit à répondre quelques instants après :

« Ouais, le batteur des Blind Faith. C’est ça. Tu connais notre groupe ? Etonnant ! »

Il n’affichait aucun sourire, il avait même baissé la tête, regardant ses mains, ayant trop de mal à fixer la jeune femme convenablement. Mais se ressaisissant il affronta son regard, le soutenant, alors qu’elle se relevait.

Lily-Rose est bien armée pour affronter ce monde méchant. Loin d'être agressive, elle se garde cependant d'être un agneau au milieu des loups. Elle comprend qu' "on opprime les faibles, on respecte les forts". Elle ne se laisse donc pas marcher sur les pieds malgré son tempérament pacifique et débonnaire. Ceux qui veulent lui faire du mal en feront l'expérience. La tolérance chez Lily-Rose peut parfois virer à l'indifférence, ce qui est bien regrettable. Qu'elle ait une grande capacité de supporter des ennuis qu'on lui cause et qu'elle ne veuille pas se mêler de ce qui ne la concerne pas personnellement, cela se comprend. Mais "qui n'empêche pas le mal le favorise". Le monde ne peut s'améliorer que si un grand nombre de personnes contribuent activement à l'assainir. Et la voilà. Après s'être casser la figure et se retrouver devant un jeune homme pas tout à fait net, enfin, il était bizarre... elle tenta de se relever tout en attendant une réponse de la part de celui-ci. Mais apparemment il n'était pas du même avis qu'elle. La façon dont il la regardait la faisait frissonner, et ça lui rappelait étrangement quelqu'un. Il baissa le regard, et vu comment il agissait avec elle, il avait sûrement envie qu'elle parte non? Elle allait le faire. Lily haussa des sourcils et passa ses deux mains sur ses bras pour se réchauffer un peu, un vent passait par là. Elle recula de trois pas et répliqua en faisant un signe de la main.

« Gentil... bon bhen bonne soirée. »

Pour une fois qu'elle rencontrait quelqu'un de "célèbre", la personne ne voulait pas d'elle. Elle avançait, non pas vers sa chaise mais vers un coin plus sombre ou la mer était à peine plus haute. Elle arriva au point d'arriver et s'assit sur le sable. Éprise de toutes les bonnes causes, elle aime aussi jouer au mécène. Sa générosité est plus que louable, cela va sans dire. Mais elle doit faire preuve de prudence et de perspicacité pour ne pas se laisser exploiter bêtement. D'autre part, elle doit s'attendre à certaines déceptions. Sa tête entre les genoux, elle avait ce regard imprimé dans sa tête. Son coeur battait à cent à l'heure, elle n'arrivait plus à se souvenir où elle l'avait déjà vu, mise à part à la télévision évidemment. Lily laissa tomber cette idée en tête. Elle avait déjà eu des impressions de "déjà-vu" mais non. Peut-être qu'elle se trompait.

C'est là, qu'elle se rappela, de cet endroit précis. Elle frissonna, et regarda droit devant elle. Un seul prénom lui venait à l'esprit. La demoiselle était assise à l'endroit ou elle avait connu... enfin, qu'elle croyait avoir connu l'homme de sa vie. Elle ne comprenait pas tellement pourquoi elle l'avait quitter. Par amour, ou pour sa soeur? Elle ne s'était jamais sentie trompée par lui, et d'ailleurs elle était plus que bien avec lui. Mais voilà... c'est comme ça. Elle toucha le sable, et s'y allongea dessus en fourrant ses mains à l'intérieur. Si quelqu'un préfère tout perdre que de compromettre sa réputation d'honnêteté, c'est bien Lily-Rose

. Elle se cramponne à cette vertu avec une ténacité admirable. On ne pourrait lui faire offense plus grave que de l'accuser de malhonnêteté ; une telle accusation, en tout cas, n'est jamais justifiée. Nous ne pouvons que nous incliner devant sa rectitude à toute épreuve, une rectitude d'autant plus louable qu'elle ne s'affiche pas. Elle ferma les yeux, l'air frais lui rappelait vaguement le jeune homme. Elle pensait enfin à lui, après quatre années sans le faire.

« Pfiou »

Cristian n’avait jamais fait partie des gens trop gentils. Non, il ne supportait pas l’excès de gentillesse, pour lui, il fallait être gentil, quand la personne le méritait, or là, il ne voyait pas pourquoi il serait gentil avec elle, malgré les sentiments qu’il avait pour elle. Elle l’avait laissé en plan comme une vulgaire chaussette, il avait du revendre l’appartement, il avait du repartir à Londres, il avait du refaire sa vie sans elle, essayant de vivre sans la sentir à ses côtés, sans le bonheur qu’il avait acquis jusqu’à ce jour. Les nuits avaient été exécrables, ne sentant personne à ses côtés, dans le lit de l’appartement, se réveillant sans cesse pour vérifier qu’elle n’était pas rentrée, mais jamais elle n’était revenue. Elle lui avait donné une raison qui n’était pas valable, il aurait aimé comprendre…Pourquoi accorder tant d’importance à cette fille, Jenna ? Lily et elle étaient si différentes ! Mais peut être que Jenna était venue trouver la belle Aberforth, pour briser le monde magique dans lequel il vivait. Malgré tout, il gardait une amertume au fond de lui, il voulait la récupérer, mais paradoxalement, il ne parvenait pas à lui pardonner d’avoir réduit à néant sa vie, du jour au lendemain. Alors c’était ça l’amour ? Il ne souhaitait plus revivre cet instant, ces journées à ne plus vouloir sortir, cet éclat de larmes dans les bras de sa mère, tel un enfant à qui on a dit que le père Noël n’existait pas, se sentant tout à fait impuissant dans ce genre de situations.

Il l’avait aussi appelée, mais jamais elle n’avait décroché, et ce n’est que par la volonté de ses amis de lui faire remonter la pente, qu’il décida d’arrêter de la harceler, vivant avec son mal être comme il pouvait. Il se pencha de sa chaise, pour attraper la bouteille qui tenait debout dans le sable. Il but une bonne gorgée, avant de la balancer dans le sable, telle une vulgaire pierre. C’est alors que la jeune femme voulut s’en aller compte tenu des propos du petit argentin saoul. Il lui accorda un léger regard, et il acquiesça :

« Bonne soirée… »

Et dans sa barbe alors qu’elle avait déjà fait quelques mètres, il bougonna :

« Qu’est ce que tu voulais que je te dise…Coucou l’amour de ma vie, tiens tu me reconnais pas, c’est pas grave je t’excuse…Ouais je t’excuse aussi pour m’avoir salement lâché sans aucune raison…Putain ! »

Il soupira. Il attrapa une nouvelle fois la bouteille. Il s’ébouriffa les cheveux, et il but les dernières gorgées de cette bouteille, ayant pris soin d’enlever le sable auparavant. Personne ne pouvait prétendre connaitre Cristian depuis ces dernières années. Il avait tellement changé, il ne s’était pas vraiment soucié de lui-même, et pourtant, il gardait cet esprit de jovialité sans faille. Il regardait attentivement la jeune femme se déplacer. Elle était encore plus belle qu’il y avait 4 ans. Il ferma les yeux un instant, se plongeant momentanément dans ces souvenirs agréables, et quand il ouvrit les yeux, il se rendit compte qu’elle s’était assise au seul endroit où elle ne devait pas s’asseoir. Le soir de leur rencontre, c’était ici, qu’ils avaient passé les trois quarts de leur temps à s’embrasser sous le clair de lune. Il baissa la tête. Il regardait ses chaussures, une nouvelle fois… Mais il semblait avoir une idée en tête. Il se leva doucement, l’alcool lui faisait mal à la tête, mais il tint bon, et il commença par faire un pas devant l’autre. Il savait qu’il ne devait pas se trahir, mais pour quelle raison pouvait-il bien avoir envie, ou du moins pour le faire croire à Lily, de s’asseoir près d’elle ? Il avait une idée en tête. Au passage un gars vint le prendre dans ses bras, il le repoussa. Il arriva à hauteur de la jeune femme, et il se racla la gorge :

« Ahem…C’est réservé ou je peux m’asseoir ? »

Les mains dans les poches, il contemplait intensément la jeune femme, le cœur plein de sensations, il trouva tout de même ce qu’il voulait dire :

« Je m’excuse, pour mon comportement tout à l’heure, j’étais un peu…agacé ! Tu es mal tombée, c’est tout…Euh…Lily-Rose c’est ça ? »

Mais à ce moment là, ses yeux s’écarquillèrent. Il venait de faire la gaffe qu’il s’était juré de ne pas faire…il avait prononcé son prénom, alors qu’elle ne lui avait pas mentionné.

Avec une sentimentalité à fleur de peau, elle se laisse plutôt porter, en amour, par les circonstances. Elle est très réceptive pour ceux qu'elle aime, qui de ce fait exercent une grande influence sur son destin, en bien ou en mal. On peut facilement la faire souffrir, car elle est d'un tempérament hypersensitif, mais quelles que puissent être ses souffrances, elle les supportez en silence et avec résignation. En général, elle ressent fortement le besoin d'un partenaire qui ait le coeur assez grand pour l'assurer l'amour généreux dont elle rêvez un amour quasiment maternel. Elle a besoin que l'être aimé vous apporte chaleur et affection, et elle est toute prête à les lui accorder en retour. Lily-Rose aux yeux noirs est douce, gentille. Il est aussi rare de la voir s'emporter que de voir un prêtre dire une grossièreté. Si elle est mécontente, elle ne cherche pas à cacher son sentiment, mais elle dit tout bonnement à son entourage qu'elle n'est pas d'humeur à plaisanter. Doit-elle dire non à quelqu'un ? Elle le dit simplement, sans élever la voix. Ce n'est pas le genre de personne qui roule des yeux et est prête à traiter les gens de tous les noms. La vie en société serait extrêmement agréable si tout le monde se comportait de cette façon. Malheureusement, nombreux sont ceux qui n'hésitent pas à vous lancer des insultes dès la première occasion. Elle avait donc eu droit à son premier rembarage de la soirée mais ça ne lui déplaisait pas plus que ça. Lily avait finit sa soirée dans un coin perdu, dans une obscurité presque totale faute du "feu de camp géant" organisé par les fêtards d'ici. Elle regardait les étoiles. Dire que ses planètes étaient à des milliards d'années d'ici. Lily posa ses mains sur son ventre, ses jambes nues relevées, son coeur battait la chamade. Elle sourit en repensant alors à Cris. Elle regrettait, et maintenant elle en subissait les conséquences. Respectée par ceux qui la connaissent bien et ne cherchant pas à se mettre sous les feux de la rampe, Lily-Rose a du mal à cacher son innocence. Elle est trop bonne, trop gentille et ne se méfie pas assez des embûches de la vie. Cela la rend vulnérable. Son apparence physique un peu lourdaude et ses manières maladroites accentuent davantage sa vulnérabilité. Elle apparaît alors comme une proie facile aux gens sans scrupule. Elle s'apprêta à fermer les yeux une nouvelle fois mais son regard fut porter vers une voix innocente qui venait du côté droit d'où elle était installée.

« C'n'est pas réservé, prenez ça comme un oui »

Elle n'avait pas envie de jouer à la forte tête alors bon. Autant qu'il s'installait avec elle. En tout cas elle attendait des excuses. Et en gentil garçon qu'il était il lui en fit.

« Uh... je... c'est pas grave »

Elle entama alors une phrase qu'elle ne finie pas, en entendant son prénom résonner dans sa tête. Lily-Rose. Comment il savait ça? Elle n'était pas fichée dans le FBI ou la CIA ni sur internet enfin... Elle se releva et posa ses coudes sur le sable, relevée elle pouvait mieux voir son visage. La demoiselle arqua un sourcil et posa avec attention une question.

« UUUH EUUH »

Elle regarda à droite puis à gauche et ajouta.

« Comment... mon prénom... enfin d'où on s'connaît? »

Ce n’était pas comme s’il s’était attendu à la revoir…Non il n’avait pas eu de nouvelles, il ne pouvait donc pas prédire qu’elle vivait ici, mais en réalité, il l’avait espéré. La revoir ici même, à cet endroit précis, sur la plage, dans ce coin d’ombre, c’était inimaginable, et pourtant il en avait rêvé. Il avait tant voulu la revoir, ne serait-ce que pour trente secondes, et même s’il avait fallu payer, il l’aurait fait. Elle avait pris son cœur, et jamais plus personne ne pourrait le prendre. Il lui appartenait à jamais, même s’il devait assister à son mariage, souffrant le martyr parce qu’il n’était pas ‘l’élu’ il le ferait. Il n’avait d’yeux que pour elle, et peu lui importait ce qu’il adviendrait. Lui qui avait ce caractère fort, ce loup constamment en chasse était devenu aussi doux qu’un agneau à son contact, un changement radical, qui avait été bénéfique pour tout le monde.

Malgré tout ce qu’il avait vécu ensuite, il n’avait plus changé son attitude, il était resté le même qu’avec elle, mais il ne fréquentait des filles que pour plaisanter, et passer des bons moments, sans les toucher. C’était drôle à y repenser, comme les deux jeunes gens étaient parfaitement complémentaires. Les disputes avaient existées, mais elles étaient tellement minimes…Si cette histoire n’avait pas éclaté, la vie serait elle la même après 4 ans de vie commune ou l’amour se serait-il essouflé ? Selon le jeune Davin, la vie aurait été toujours aussi belle, puisqu’actuellement, il l’aimait encore comme au premier jour malgré qu’elle ait voulu rompre. Une question trottait à présent dans sa tête. S’était-il rendu compte qu’il était tombé amoureux de cette fille, le premier jour ? Ca méritait une méditation, car à vrai dire, il ne se souvenait plus s’il avait réalisé, ou si ça s’était fait dans la continuité. En revanche, il se souvenait d’une chose…Il ne lui avait dit ‘je t’aime’ que lorsqu’elle rompit. Il avait voulu sauver son couple, mais ça n’avait pas fonctionné et il se souvenait à présent, de lui avoir toujours répondu à ces mots, en usant des phrases telles que : pareil, idem, moi aussi… Peut être était-ce ça qui l’avait perturbée ? Il l’ignorait, il voulait des explications, mais chaque chose en son temps… Il était en train de réfléchir à ce qu’il pourrait bien lui dire. Tandis que la fête battait son plein, que certaines personnes se jetaient dans l’eau, d’autres s’embrassaient et d’autres se battaient, il avait marché jusqu’à elle, évitant de se mêler aux autres. Quand il lui parlait, il la tutoyait naturellement, en revanche elle, le vouvoyait poliment, cette distance via les mots, le mettait affreusement mal à l’aise, mais il n’en tint compte, et alors qu’il allait s’asseoir, elle se rendit compte de ce dont il redoutait. Elle avait elle aussi compris qu’elle ne lui avait en aucun cas donné son prénom, toutefois magnifique. Sur le visage de Cristian, on pouvait distinguer autant de frustration, que d’angoisse, il ne savait pas comment réagir, il essayait pourtant de se contrôler, mais la question fatidique ne tarda pas, et il s’obligea à répondre un mensonge :

« Euh…Ton prénom ? J’ai dit ton prénom ? Euh…J’ai du l’entendre quelque part… »

Mais se rendant compte que ça ne le mènerait à rien, il tenta de se ressaisir, en s’essayant à un jeu de devinettes :

« En fait…C’est le gars qui m’a parlé de ce coin précis, qui m’a dit ton nom…et il m’a décrit la fille qui portait ce prénom, alors j’en ai conclu que c’était peut être toi vu que tu lui ressembles… »

Ne sachant plus, une nouvelle fois où se mettre, il soupira, la regardant droit dans les yeux, et il dit alors la vérité :

« Je pensais que tu aurais mis plus de temps à m’oublier…j’ai pas du te marquer tant que ça… »

Elle avait tout fait pour ne plus entendre parler de lui. Pourtant elle le faisait à contre coeur, sa soeur habitait toujours avec elle. Et pendant deux ans, il lui envoyait des messages et elle les effaçaient, il lui écrivait des lettres elle ne les lisaient même pas. Mais elle les avaient toutes conservées dans une boite en carton qu'elle garde toujours dans sa chambre. Depuis qu'il avait arrêter aussi tout contact avec elle, elle n'a plus ouvert la boîte. Combien de fois était elle entrain d'hésiter à ouvrir les lettres avant de les reposer et de pleurer comme une madeleine sur les genoux de sa soeur qui elle était plus qu'heureuse de la voir souffrir comme ça. Mais pour sa soeur elle ne s'était pas poser la question. Il lui a fait du mal à elle.. pourquoi pas à Lily aussi? Elle avait confiance en lui. Elle sait qu'il n'a rien fait pendant leur relation et que elle seulement lui suffisait, mais... s'était comme ça. La discrétion compte aussi parmi les principales qualités de Lily-Rose. Sachant que "la nature nous a donné deux oreilles et seulement une langue afin de pouvoir écouter davantage et parler moins, elle s'exprime peu, même dans ses conversations avec ses amis intimes, et s'intéresse sincèrement à ce que les autres ont à dire. L'art de la conversation a donc peu de secrets pour elle. Cependant, lorsque l'occasion se présente ou que les circonstances l'exigent, elle sait parler avec une certaine éloquence, avec courage et passion. Sa capacité de convaincre n'est pas négligeable. Dans la vie quotidienne, elle évite soigneusement d'aborder les grands sujets.

Elle était toujours assise sur ses coudes, regardant droit l'horizon devant elle. Il faisait horriblement noir et ça ne faisait que commencer. Surtout dans la tête de la jeune femme qui durant cette soir ne va sûrement se prendre que des revers en pleine face. Lily gardait tout de même son calme. Elle ne savait pas tellement comment il avait put savoir son prénom... mise à part si elle le connaissait? Elle attendait un signe de lui pour voir si s'était vraiment la personne à laquelle elle pensait à ce moment là. Elle le laissa parler, instinctivement elle le croyait enfin elle passait souvent par là mais n'arrivait jamais à aller dans ce coin. Là elle avait réussit à le faire. Un pas de plus vers l'humanité je dis.

« Ouais tu as bien dit… mon prénom… enfin je pense au pire j'suis atteinte d'alzhaimer »

Elle arqua un sourcil, elle l'avait tutoyer. Ça ne lui posait pas de problèmes qu'il connaissait son prénom, au contraire ils pouvaient plus rapidement faire connaissance, baf. Elle adressa un sourire en coin, son regard plongé dans le sien elle cru se faire tuer par un bourreau lorsqu'il dit les mots qu'il venait de dire. Elle en perdit même l'équilibre et retomba sur le sable frais de la plage. Elle l'avait enfin dévisager. Lily paniqua alors, elle tourna sur le côté, les yeux grands ouverts tentant de réfléchir à quoi elle pouvait bien dire. Elle ne le prenait pas à la rigolade, au contraire s'était sérieux, très sérieux. Elle respira un instant et se leva d'une trait, assise, le dos droit et ajouta en évitant son regard.

« Je suis sincèrement désolée pour la dernière fois. J’ai… j’ai mal réagit. Je n'aurais pas dû te quitter comme ça sans explication. Mais tu m’as fait peur… je veux dire que… Si on a posé entre nous des limites, des règles, c’était pour éviter qu’on se fasse du mal. Et j'ai appris des choses par Jenna et ça m’a fait peur, car je ne voulais et je ne veux pas qu’on finisse par se faire du mal et se détester tu comprends. Et mon bonheur n’est pas complet sans toi…»

Comment avait-elle pu un instant croire qu’il lui ferait du mal ? Il en était incapable, du moins, avec elle. Elle incarnait tout ce qu’il y avait de plus beau dans sa vie, lui qui pourtant n’avait auparavant jamais cru à l’amour, elle qui était son premier vrai coup de cœur, l’avait blessé au plus profond de celui-ci. S’il avait su que la responsable de tout ce cirque était Jenna, qui était en réalité la sœur de Lily-Rose, il aurait tout envoyé paitre. Il aurait été hors de lui sur le moment, et il était impensable de croire qu’on aurait pu le contrôler. Il aurait été fou, fou de rage, sachant qu’il ne pensait pas capable cette Jenna, d’une telle chose, et qui plus est de se servir de sa sœur pour ça. Mais il ignorait tout ça, il se demandait encore pourquoi elle avait réagi de la sorte, pourquoi elle était partie sans lui laisser une chance de comprendre, ou même de s’expliquer. Pendant longtemps, il avait cru que c’était parce qu’elle en avait marre de lui, et qu’elle voulait s’en débarrasser, car ses amis lui avaient monté la tête, mais en aucun cas il lui en avait voulu. C’était pour ça que là, cette nuit, il la regardait, il l’observait, il se sentait incapable de faire autre chose, il éprouvait tant de gêne à son égard… Quatre ans…Quatre ans qu’il avait prononcé pour la première fois ces mots, et que malheureusement ça n’avait pas suffi. Il lui avait même répété dans ses lettres, une d’entre elles disaient même : ‘’ Je suis conscient de ne pas te l’avoir dit assez, mais je t’aime plus que le monde entier, s’il te plait reviens…Je ne comprends toujours pas ce qu’il y a pu se passer, mais si j’ai fait une quelconque chose de travers, je veux la réparer, alors dis moi, même s’il faut attendre des années j’attendrais…’’ Ces mots avaient été en quelques sortes révélateurs de sa nouvelle vie : il attendait de la revoir, il voulait la revoir, et aujourd’hui c’était ce qu’il s’était passé : la réalisation de tout un espoir.

Il avait mal à la tête, mais peu lui importait, de toute manière, il ne devait s’en prendre qu’à lui puisqu’il avait abusé une nouvelle fois de la boisson. L’alcool et lui ne faisaient pas bon ménage…Du temps qu’il était avec Lily-Rose, il avait cessé de se mettre par terre, à boire jusqu’à ne plus en pouvoir, mais quand elle avait rompu, il s’était réfugié là dedans…ce qui n’était pas bon, car à chaque fois qu’il était saoul, il se plaignait à tout le monde, demandant à ces derniers de faire revenir Lily. Son prénom si original ne pouvait pas s’entendre de partout, mis à part ici par les personnes qui la connaissaient puisqu’elle vivait ici, mais Cristian lui n’était qu’en vacances ici, il n’aurait donc pas vraiment pu connaitre les gens d’ici, à moins d’avoir vécu ici, ce qui était bien évidemment son cas, mais sachant que Lil’ l’ignorait il aurait du cacher cette partie de sa vie pour faire taire son identité.

Il eut un petit sourire, elle plaisantait, ça lui rappelait des souvenirs, mais il essaya d’en faire fi, en se tournant momentanément vers la plage, assistant à une bagarre générale, qui n’était pourtant pas des plus violentes, apparemment les jeunes s’amusaient. Quand il se retourna pour faire face à la belle brune, prononçant les paroles les plus difficiles à prononcer pour lui, il fut surpris. Tellement étonné de la réaction de Lily ! Elle n’était plus du tout à l’aise, elle était perturbée, elle avait l’air de s’en vouloir, puisqu’elle lui répondait sans le regarder, ce qui le vexa quelque peu. Cristian avait tellement de questions à son égard, qu’il ne fut que très peu touché par les excuses de Lily-Rose, et il eut un mouvement de recul par reflexe. Il se mordit la lèvre regardant ailleurs, cherchant comme à se calmer, mais ses yeux brillaient, pas dans le sens positif, il semblait terriblement blessé, et il enfonça un peu plus ses mains dans les poches, avant de rétorquer, sur un ton non pas méchant, mais comme s’il en voulait pour la première fois de sa vie à mademoiselle Aberforth :

« Ah tu as mal réagi ? Bien sur, c’est facile après coup ! Ca fait combien de temps Lily, hein que je me suis rendu malade ? Combien ?! Peur de quoi au juste ? De vivre heureuse ? Tu sais je me suis demandé si c’était une blague au départ, mais apparemment tu ne rigolais pas, et tant mieux, parce que je l’aurais encore plus mal pris je crois… Jenna encore elle ! Elle vient foutre quoi elle au milieu ? C’était une fille dont j’avais rien à foutre, mais elle m’a allumé à une fête, alors j’ai couché avec elle, ensuite ouais c’est vrai, je l’ai trompée, mais on était pas ensemble, c’est elle qui le croyait ! Elle me harcelait ! Et puis pourquoi cette folle t’en a parlé ? Comment elle a fait pour savoir ? Elle m’espionnait ?! Je vais te dire la vérité ! Tu m’as vraiment déçu, parce que je pensais pas que tu étais aussi influençable, qui plus est par une fille que tu ne connais même pas ! Merci pour la confiance ! Ne me dis pas ça à propos du bonheur, parce que t’as bien su vivre sans moi pendant 4 ans ! Alors que j’ai pas arrêté de t’envoyer des lettres, je t’ai appelée, j’ai tout essayé, et t’as jamais pris la peine de me répondre ! Pourquoi des regrets après si longtemps ? Parce que j’ai du fric maintenant ?! Je t’aimais Lily, et je suis tellement fou de toi que tu es la seule et unique ! Mais ça je te l’ai déjà dit… »

Il s’était vidé, complètement, de tout le poids qu’il avait porté pendant tant d’années, mais il avait dit des choses qu’il ne pensait pas, comme l’histoire de l’argent, il savait qu’elle n’était pas comme ça, mais ses excuses avaient eu l’effet inverse sur lui, peut être à cause de l’alcool…Il ignorait bien pourquoi il lui avait tout balancé, il savait qu’il ne voulait pas la blesser volontairement, mais il était conscient d’avoir peut être réussi à le faire…C’est pourquoi, il baissa la tête, il soupira, il secoua la tête doucement, et il tenta de s’approcher d’elle, voulant la prendre dans ses bras, en disant :

« Excuses moi…je voulais pas…je… »

Comment lui avait-il put insinuer de tels propos? Comment pouvait-il dire qu'elle venait de lui déballer tout ça juste pourquoi, pour de l'argent? Parce qu'il était devenu "riche" avec l'argent qu'il gagnait avec son groupe? Elle ne savait même pas qu'il jouait dans ce groupe jusqu'à maintenant, et d'ailleurs, bien avant qu'il ne le soit, elle l'aimait et pour sa juste valeur. Elle ne croisait pas son regard. Elle n'avait pas envie encore une fois que tout se passe comme la fois précédente, il y a quatre ans, quand la journée se finie en pleurs. Elle regardait le sable et avait une main plongée à l'intérieur qui faisait des pâtés de sables, mais elle finissait toujours pas les écrasés, le dégoût l'ayant envahie. Elle écoutait tout ce qu'il avait à dire et se repassait des passages dans sa tête. "Ne me dis pas ça à propos du bonheur, parce que t’as bien su vivre sans moi pendant 4 ans" Ca par contre elle ne l'avait pas digéré. Il ne savait pas qu'est ce qu'elle était devenue puisqu'elle ne lui répondait pas. Mais, ce n'est pas parce qu'elle ne le faisait pas qu'elle ne l'avait pas oublié. Combien de fois elle avait rater les cours pour lui, et combien d'heures en tout elle avait perdu de sommeil? Il aurait dut être là pour le voir. Mais la blessure était partie suivant les années. Elle n'allait pas pleurer sur son sort même si elle en était encore amoureuse, après trois ans d'absence. Elle pensant à lui, et lisait ses lettres de temps en temps, ou mettait un des t-shirt à Cris qu'elle avait prit... et non pas par erreur. Elle le portait là, en ce moment pendant qu'il lui disait ses quatre vérités en faces. Et il avait toujours la même odeur... qu'elle aimait sentir quand elle n'avait pas le moral.

Lily a un sens aigu de la satire. Ses remarques mordantes partent avec la rapidité des flèches et peuvent quelquefois blesser certaines personnes de son entourage. Sa sociabilité serait mieux épanouie si elle savait tenir sa langue acérée. "La moquerie est de toutes les injures celle qui se pardonne le moins". On devrait quand même reconnaître qu'il y a une grande part de vérité dans les observations acerbes de Lily aux yeux bleus. Elle est superbe lorsqu'elle s'insurge contre l'intolérance. En l'occurrence là, elle chercha quoi dire. Elle n'avait pas envie de partir d'ici non plus. Mais partir serait la même solution. Elle décida alors de s'expliquer avec lui, puis de partir comme une voleuse une nouvelle fois, comme elle avait l'habitude de le faire de toute façon. Lily paraît peu efficace, du moins dans certaines circonstances. Elle doute de sa capacité et tergiverse au moment même où elle devrait foncer. Certes, une fois sa décision prise, rien ne peut plus l'arrêter.

« Parce que tu crois que je me suis excusée rien que parce que tu as de l'argent ? Fais moi rire ! Je n'ai jamais rien entendu d'aussi insensé… parce que tu crois que avant je t'aimais superficiellement ? Que je sache avant tu n'étais pas comme ça et je t'aimais. Et puis tes lettres je les aient ouvertes et lues unes par unes tu m'entends ! Alors avant de parler fallait être là pour voir si je m'en était remise ou pas parce que crois moi ça a prit du temps. Et Jenna, c'est ma soeur. Heureux? »

Lily lui adressa un sourire, puis se leva. Elle était droite devant lui. Elle ôta le pull de Cris qui était sur son dos, et le jeta sur lui. Elle se retrouva en brassière et en short, sa peau frissonnait. Elle avait froid. Tant pis, elle rentrerais chez elle dans peu de temps, juste le temps de marcher. Elle le regarda une dernière fois.

« Fallait tourner ta langue sept fois avant de parler. »

Elle avança, fit trois pas, et..

Le jeune argentin avait du mal à se contrôler, il n’arrêtait pas de brasser le sable avec ses pieds, se dandinant presque, puisqu’il avait les mains dans les poches. Il regrettait déjà ce qu’il venait de lui dire, mais c’était trop tard pour faire marche arrière, il savait qu’elle n’allait pas s’écraser, car elle ne l’avait jamais fait. Une chose qu’il appréciait d’ailleurs chez elle, c’était sa franchise à toute épreuve. Et cette fois-ci n’échappait pas à la règle. C’était pour cela que ne pas avoir de nouvelles du jour au lendemain l’avait terriblement affecté. Il se disait qu’elle fuyait, elle qui pourtant n’hésitait pas à affronter tout le monde quand il le fallait. L’influence de sa sœur était telle, qu’elle en oubliait ses principes ? Il n’en savait rien, mais c’était dur pour lui de l’affronter de cette manière, car aucun des deux ne pouvait prévoir ce que chacun avait enduré. Cristian n’avait gardé sur lui, excepté la photo dans son portefeuille, que le pendentif de Lily, qui représentait deux silhouettes s’embrassant. Ca ne les représentaient pas, mais ils avaient toujours fait comme si. En revanche chez lui, il ne cachait pas les photos d’eux ensemble, il n’avait pu les enlever du décor, elles faisaient partie de sa vie, tout comme Lily-Rose l’avait toujours fait sans le vouloir. Son cœur était empli d’amour, et il s’était senti si vide, jusqu’à aujourd’hui. Au lieu de lui dire ses 4 vérités, il l’aurait bien prise dans ses bras, puisque ça faisait si longtemps, il l’aurait dorloté, mais allez savoir pourquoi, il voulait d’abord se débarrasser de ce poids. D’ailleurs, il trouvait que ce n’était pas la meilleure solution, mais il n’était pas parvenu à se contenir, à s’arrêter, maintenant, il se sentait beaucoup mieux bien qu’il n’ait pas tout dit.

Il sentait petit à petit que la jeune femme perdait patience, la tirade de Cristian ne lui avait évidemment pas plu. A qui aurait-elle fait plaisir, à part un masochiste en manque de blessures intérieures ? Et comme prévu, la tempête commença. Elle déversa un flot de paroles à l’égard du jeune homme qui aurait préféré se retrouver en pleine mer lors d’une tempête, plutôt que de se trouver dans le cas où il se trouvait. Mais même si les paroles de Lily avait un gros effet sur lui, il essaya de ne pas se démonter, ni de se voiler la face, surtout que la dernière parole de la jeune femme le blessa profondément. Il comprenait à présent tout…Il avait été victime d’une vengeance mise en place par un duo de sœurs qui se soutiennent. Il se sentait mal tout d’un coup, il avait dit des choses horribles sur sa propre sœur, et elle avait encaissé en lui rétorquant le lien qu’elle avait avec elle. Joli coup porté par la jeune Aberforth. L’imparfait raisonnait aussi étrangement dans sa tête, il ne pouvait pas s’excuser une nouvelle fois, il se mordit encore une fois la lèvre, pour éviter de paraitre touché, et il renchérit :

« Ouais c’est bien ce que je disais au départ…Tu l’as dit toi-même ! Tu m’aimais, donc t’as fini par m’oublier ! Tu les as lues ! Ca me fait plaisir tiens ! Ca t’écorchait vraiment d’y répondre ? Ou alors c’était ton amour de sœur qui t’empêchait de le faire ?! Tu voulais que je sois là comment ? Je te signale que c’est toi qui m’a viré, toi qui m’a foutu dans un merdier de folie, à cause de l’appartement, et autres, toi qui n’a plus voulu de moi parce que je pense que des efforts j’en ai fait ! Le pire dans tout ça, c’est que tu m’as viré pour une raison non valable, juste pour faire plaisir à ta sœur, et du coup tu t’es fait du mal toute seule ! J’y suis pour rien là dedans ! »

Il s’ébouriffa les cheveux passant frénétiquement les doigts entre ses mèches, il soupira ensuite, c’était trop pour lui, il en devenait épuisé. Il la regarda se lever, et s’enlever son haut, qu’il reconnaissait à présent, mais il n’eut pas trop le temps de confirmer cette chose, puisqu’elle lui balança carrément à la figure. Elle devait avoir froid comme ça, mais il ne bougea pas, il se contenta de la contempler, la bouche ouverte, béat. Elle s’en allait une nouvelle fois, après lui avoir dit des paroles qu’il n’aimait pas. Il voulut parler, mais il se ravisa, car elle s’en allait, il n’allait pas la regarder fuir une nouvelle fois, pas maintenant, il n’attendit pas plus longtemps, il la suivit, il l’attrapa par le bras, la fit se retourner doucement, et il l’embrassa, une main posée dans son dos. Ca faisait si longtemps qu’il en frissonna, mais il ne voulait plus s’arrêter, c’était comme une résurrection. Il s’enivrait de ce baiser, perdant le contrôle de tous ses sens, il n’y avait plus qu’une personne qui comptait : elle. Se détachant une fois d’elle, il s’excusa en plaisantant :

« Excuses-moi…Je peux parler maintenant ? »

Que peut-on dire de la moralité de Lily? Elle a des idées morales bien arrêtées et les met en application avec toute sa raideur habituelle. Il semble qu'elle soit toujours trop occupée pour avoir une attitude réfléchie. Elle se laisse guider par des principes préfabriqués, comme une locomotive sur des rails. Cette façon de se comporter lui donne un certain sentiment de sécurité mais la fait parfois tomber dans le ridicule. On ne saurait jamais mettre en doute la sincérité et la loyauté de Lily. Elle est toujours digne de confiance. Malgré les multiples occupations dont elle s'encombre, elle honore scrupuleusement sa parole donnée, même si elle ne concerne qu'un banal rendez-vous mondain. Elle aime aussi rendre de petits services à son entourage. Nous avons donc un personnage assez riche en contradictions et en tout cas fascinant. Le sens de la mesure fait souvent défaut chez Lily. Tout ou rien : telle semble être sa devise de vie. Il lui est difficile de reconnaître que vivre, c'est accepter des compromis et aussi embrasser l'inévitable. Elle supporte mal l'échec et déteste la médiocrité. Son attitude intransigeante la met constamment en ébullition et soumet sa santé à de rudes épreuves. Une certaine philosophie serait nécessaire pour l'aider à se réconcilier avec elle-même et avec le monde.

Elle se faisait du mal à elle même en parlant comme elle le faisait avec Cristian en ce moment. Elle sentait qu'elle se délaissait toute seule, elle n'avait qu'une seule envie s'était de fuir tout ses problèmes. Une envie de partir loin d'ici et de tout oublier. Quitter immédiatement cette plage, s'enfermer dans sa chambre en écoutant Bryan Adams pendant des heures, les yeux fermés. Le destin aurait put être comme tel, mais non. Et le voilà qu'il renchérissait encore plus, il la blessait mais apparemment il ne le voyait pas.

« Est ce que j'ai dis le contraire? Mais arrête de tout mélanger, quel rapport l'amour que je porte envers Jenna par rapport au tiens !? Quand j'l'ai fait j'ai pas hésiter s'est comme ça ! C'est ma soeur puis... tu m'soules. »

Elle passa une main dans ses cheveux, et les remît en arrières tout en prenant soin de ne pas faire de noeuds. Elle se leva et partit, le dos nu, les jambes à l'air, elle avait froid, ses poils se hérissaient à une vitesse ahurissante, qu'elle n'eût le temps de prendre conscience de ce qu'elle ressentait juste quand Cristian la prit par le bras et l'embrassa. Elle resta figé sur place. Ses mains ne bougèrent plus. Sa poitrine était collée contre le torse de Cris, elle sentait son souffle tout contre le sien, indescriptible. Elle ferma les yeux le temps que le baiser prenne fin, et sentir sa main contre son dos la fit complètement déboussolée en un rien de temps. Elle ait encore la bouche en O quand le baiser était terminé, les yeux fermés elle les ouvrît tout doucement, son regard plongé dans celui de Cris.

« Mais réellement qu'est ce que tu veux Cristian? »

Cristian devenait un petit être complexe quand il s’y mettait. D’ailleurs, enfant, il avait posé bon nombre de problèmes à sa mère puisqu’il était trop borné pour pouvoir l’écouter, ce qu’il faisait qu’il avait des idées arrêtées sur tout, et qu’il se mettait souvent en victime dans toutes les situations. Mais là, jouait-il la victime pour autant ? Un peu…Il ne voulait pas comprendre que pour qu’elle en vienne à rompre, il avait du faire quelque chose de travers. C’était vrai que pour elle, il avait vraiment beaucoup changé, il avait fait des efforts, et d’ailleurs il ne comprenait pas pourquoi elle avait accroché de suite avec l’ancien Cristian, le fêtard qui n’en avait rien à foutre de tout, qui plaisantait à tout bout de champ. Toutes ces questions venaient dans sa tête, il y avait bien une raison qui avait poussé cette dernière à faire cette chose, qu’elle n’aurait pas faite en temps normal. Cherchant bien au plus profond de lui-même, il pensa soudainement que c’était peut être la routine qui l’avait agacée, ou bien qu’elle voulait tester l’amour qui lui portait. C’était la seule explication plausible à ses yeux. Cris’ n’était pas un rat de bibliothèque, il y avait beaucoup de choses qu’il y ignorait, mais il n’était pas bête non plus, pourtant, l’histoire des ruptures, c’était totalement inconnu au bataillon Davin. Voilà pourquoi il s’exprimait avec tant de maladresse, et qu’il tâtonnait tout le temps. Rien n’était précis, tout était approximatif.

La plage n’était peut-être pas le meilleur endroit pour discuter, encore moins pour se prendre la tête, mais c’était la première fois qu’ils se revoyaient, alors le choix n’avait pas lieu d’être. En plus la plage était un lieu tellement vaste, que s’ils en venaient à se prendre la tête sérieusement, ils pourraient chacun partir de leur côté, sans que toutefois l’autre ne le suive. Une chose était sure, si ça tournait mal, le jeune Davin irait finir la soirée avec les autres, allongé par terre. Lorsqu’il était mal en point, triste, submergé par les émotions, il se noyait dans l’alcool, car ça lui permettait d’oublier selon lui. Bien sur qu’il n’avait pas raison, mais que faire, lorsqu’on est amoureux d’une personne qui nous a fait tant de mal ? C’était assez paradoxal d’ailleurs, car malgré tout l’amour que l’un et l’autre éprouvait, ils en arrivaient à se balancer des insanités, se reprochant tous les deux d’être fautifs. Et ça ne s’arrêtait pas…

« Le rapport ? T’es aveugle ou quoi Lily ! C’est elle qui a tout déclenché, elle est l’élément qui a tout ruiné ! Elle était jalouse de ton bonheur, et toi tu as cru à ses balivernes ! Je comprends bien que c’était ta sœur, mais et moi ? Je comptais pas ? Après 3 mois que tu m’aies fait le coup, je veux bien comprendre…Mais pourquoi après plus de 1 an et demi de relation ? Pourquoi après avoir emménagé avec moi ? Pourquoi t’as pas dit non tout simplement… »

Il ne pouvait concevoir que le plan machiavélique de sa sœur, qui était de lui faire du mal gratuitement, avait été exécuté dans cette optique par Lily-Rose. Pour lui, elle en était incapable, c’était pour cela qu’il cherchait activement une raison, lui posant des questions qui pouvaient être agaçantes, d’ailleurs, elle venait de lui dire, il était saoulant, ce qu’il prit sur le même ton :

« Oui c’est ça je saoule, j’ai toujours saoulé, je suis saoul, et toi tu t’en vas comme d’habitude ! On ne change pas… »

Sans réfléchir, il était allé la rattraper. Pour lui, ça coulait de source, malgré les rapports tendus qu’ils entretenaient à ce moment, il ne voulait et ne pouvait pas la laisser filer encore une fois, c’était inconcevable. En l’embrassant, il avait carrément laissé tomber le t-shirt, signe qu’il se foutait probablement d’un t-shirt disparu, qu’il avait mieux à faire que de s’occuper de ce dernier, bien que Lily-Rose ait l’air d’y tenir. Frissonnant de plaisir d’embrasser de nouveau la jeune femme, il s’étonnait lui-même, il ne se croyait pas capable de telles choses, il aurait tout de même pu se prendre une baffe, et ça il ne l’avait même pas envisagé. D’ailleurs il n’avait pas prévu non plus les paroles de la jeune femme qui vinrent tout de suite après, et qui le blessèrent profondément. Il ne savait pas comment réagir, il était soudainement perdu. Il ne pouvait répondre à la question, il la regardait tel un ahuri, ignorant tout de la suite, il retira sa main de son dos, et il s’enleva son t-shirt, il comprenait d’ailleurs maintenant pourquoi elle avait froid. Il lui mit son t-shirt, sans lui laisser le temps de dire quelque chose, et il lui répondit alors :

« Je voulais pas que tu attrapes froid… »

Et à son tour, il lui tourna le dos, faisant quelques pas en arrière pour aller chercher l’autre t-shirt.

« Ne commence pas à me faire la morale parce que y'en a d'autres à qui on devrait la faire plutôt qu'à moi ! Bouah mais si tu comptais pour moi plus que ma propre soeur tu vois mais ça s'est passé comme ça et stop on va pas revenir sur le passé, maintenant on est dans le présent et s'est pas en te remontant contre moi sur des faits passés que tout va s'arranger parce que toi aussi t'es fautif dans l'histoire ! »

Bien que son enthousiasme soit solide, son moral est sujet à des hauts et des bas — c'est là l'une des principales contradictions de son caractère. Elle connaît parfois des périodes d'exaltation ou de dépression. Ces variations d'humeur ne sont jamais graves, à moins que Lily ne connaisse un bouleversement d'une ampleur exceptionnelle. On lui reproche souvent de manquer de concentration. Elle fait en effet souvent preuve d'agitation et de dispersion, voulant faire cent choses à la fois et se lançant dans toutes sortes d'aventures. Il lui importe peu d'entreprendre de vastes projets, mais seulement de bouger et de faire des choses qu'on pourrait qualifier de futiles. Elle ferait mieux de canaliser ses énergies et de s'imposer une solide discipline en vue d'atteindre les objectifs valables qu'elle se sera fixés. Car "il faut vivre et non pas seulement exister". Elle ne pouvait s'empêcher de bouger partout, depuis qu'elle était debout, seul un soutien-gorge pouvait cacher sa poitrine. Elle ne réalisait ce qu'elle disait non plus. Contrôler ses paroles n'était pas son point fort, quoi qu'elle devrait un jour commencer à faire des efforts aux risques de blesser son entourage. Sans jamais être démoralisatrice, elle se contente d'être "correcte". Sa moralité est négative, en ce sens qu'elle consiste à ne rien faire de mal aux autres et à ne rien faire de meilleur que les autres. Si elle se dévoue à une cause, elle exige que les autres en fassent autant, autrement elle refuserait de se donner et même de faire seule le premier pas. Dans le même ordre d'idées, elle déteste la malhonnêteté et l'esprit de combine. Mais elle était franche et si un jour elle gardait tout pour elle, les autres en subiraient les conséquences bien qu'ils n'aient rien fait dans l'histoire. Il est parfois irritant de tenir une conversation avec Lily. Elle n'a pas l'air d'être dans la lune et pourtant ses propos sont incohérents. Elle saute volontiers du coq à l'âne, et il n'y a pas moyen de l'épingler. Lorsqu'elle fait un discours, on peut toujours se demander de quoi elle parle — mais cela n'est pas toujours un désavantage pour elle, n'est-ce pas ? Mais si on a de la bienveillance envers Lily, on ne peut s'empêcher de trouver charmante son incohérence verbale.

« Ouais comme d'habitude »

Celui qui aime une Lily doit se rappeler constamment une chose importante : elle est incapable de grandes manifestations sentimentales. Elle est éloquente et intarissable lorsqu'elle discourt sur l'amour en général ou lorsqu'elle critique la façon d'aimer des autres. Mais lorsqu'il s'agit de son propre comportement en amour, elle est comme muette. Il existe en effet chez Lily une sorte de pudeur qui force sa réticence mais qui, rassurez-vous, n'entrave en aucune façon l'intensité de ses passions. Pour elle, les choses les plus importantes n'ont pas besoin d'être dites. Peut-être cette pudeur a-t-elle ses racines dans la méfiance naturelle de Lily. Celle-ci se fie difficilement aux autres et s'interdit d'aller aux confidences. Pour préserver son équilibre émotionnel, elle devra apprendre à apprécier la douceur de l'intimité et d'une certaine dépendance sentimentale.

Elle prit ses jambes à son cou, ce baiser lui avait fait plus d'effets qu'elle ne l'aurait pensé. Pour finir, elle lui posa une question qui n'avait pas réellement d'intention, elle ne voulait pas le blesser mais chacun prend le sens d'une phrase à sa manière. La jeune fille le regardait droit dans les yeux, ils brillaient et voulaient signifiés tant de choses. Ils ne parlaient plus, aucuns mots sortaient. Une minute suffit pour qu'il retire son t-shirt et lui mette sur ses épaules. En le lui mettant elle pouvait sentir à nouveau son odeur, ce qui lui fit plaisir.

Il l'avait embrassé, il avait agit différemment et là il lui disait qu'il ne voulait pas qu'elle ait froid. Signe qui la touchait, elle resta un moment à le regarder partir devant elle. Elle était à présent face à elle-même. Elle devait résisté et ne pas passée pour accroc. Mais s'était dur. Elle l'aimait encore. Bien avant qu'il ne put mettre son pull elle avança à pas lents vers lui mais sur de ce qu'elle faisait. Lily tapota sur son épaule, celui-ci retourné elle avança son visage du sien. Elle ne se posait pas de questions à ce moment là et l'embrassa à son tour.

« Ah bon et à qui, si tu sais tant de choses ? Non je ne m’arrêterais pas là, parce que je ne comprends pas, et j’ai horreur de ne rien comprendre, alors je te demande de m’expliquer ! S’il te plait ! Le présent est la continuité du passé, alors pourquoi voudrais-tu que ça s’arrange ? QUOIIIIII ? J’ai fait quoi dans l’histoire moi à part subir tes sautes d’humeurs ? Tu peux m’expliquer ? »

Le gamin ferma les yeux, et écouta le bruit de l’eau se jeter sur la rive, il se demandait bien comment c’était possible d’éprouver tant d’ignorance alors qu’il avait vécu pas mal de temps ensemble. Existait-il tant de lacunes après 4 ans d’absence mutuelle ? Il ne pensait pas cela, ce qu’il pensait c’était que l’amour les avait tellement aveuglés qu’ils n’étaient même pas surs de se connaitre par cœur. La passion pouvait avoir des contraintes. Pourtant il était sur de ses sentiments, il connaissait quasiment tout d’elle, quand tout allait bien, mais en réalité, il se rendait compte qu’il ne connaissait pas les mauvais côtés de Lily puisqu’il ne les avait que très peu côtoyés. C’était pour cela que quelque part, il ne savait pas comment réagir dans ces situations. On voyait les limites de leur entente, et pourtant, ces altercations rendaient l’amour de Cristian tellement plus fort.

Il se souvenait d’une fois, alors qu’il était avec Lily depuis peu, il s’était rendu à une fête, et il avait bu une nouvelle fois une goute de trop. Et alors qu’il était en train de draguer, sans aucune arrière pensée, mais juste pour le fun, car saoul, il avait été surpris par Lily-Rose, qui était arrivée, et qui l’avait ramené chez lui, dans sa chambre d’hôtel, comme s’il était son petit frère. Là elle l’avait passé sous l’eau froide, et après l’avoir enroulé dans une serviette, elle l’avait giflé. Trop saoul, il avait encaissé sans rien dire, affichant simplement une moue, comme conscient de sa bêtise. Mais elle n’avait pu soutenir cette gifle, et avait fini par l’embrasser, comme pour s’excuser, et ils avaient fini la soirée, dans le lit de Cristian comme d’habitude. N’allez pourtant pas croire que le sexe était la base de leur relation, même si ça existait depuis le premier jour… Leur relation avait été construite sur des bases solides, inutile de dire que pourtant, c’était comme un château de cartes : un coup de vent, et tout était réduit à néant, il fallait recommencer. Mais il y avait il toujours un recommencement possible ? Dans ce cas-là, ça dépendait de l’évolution de cette soirée, mais apparemment, elle n’était pas si mal partie que cela.

Pourquoi était-il parti sans explication comme cela ? Pas même lui le comprenait, c’était une réaction d’orgueil, il avait été blessé, il avait compris de travers, il avait compris qu’il devait se retirer, mais pourtant quelque part, il aurait voulu qu’elle le rattrape, même si partir comme cela, était de sa part incompréhensible. Et son souhait venait de s’exaucer. Elle l’avait rattrapé, lui, torse nu, le froid le gagnant, les cheveux ébouriffés par le vent, et tapota son épaule, et en très peu de temps l’embrassant de nouveau. Il ne savait pas vraiment ce que ça signifiait, en tout cas il appréciait, et ne mit pas fin à ce baiser, bien au contraire, il le prolongea un maximum, posant une de ses mains sur la joue de Lily-Rose, brûlant d’un plaisir intense qu’il ressentait une nouvelle fois ce soir, avec autant d’intensité que ce dernier. Il frissonnait, ses poils se hérissaient, il avait la chair de poule, mais qu’est ce qu’il aimait se sentir ainsi.

Mais paradoxalement, il se détacha tout de même une nouvelle fois, reculant légèrement, assez pour créer une petite distance entre eux, et il prononça des paroles dont Lily-Rose devait se souvenir, puisqu’elle les avait elle-même prononcées il y a 4 ans :

« Prouves-moi que tu m’aimes ! »

« Bordel mais t'expliquer quoi, pourquoi je t'ai quitté sans raisons valables? Si je t'aime plus? Dis moi ce que tu veux savoir au lieu de me faire un flan pareil ! Oh… ne fait l'innocent tu sais très bien ce que tu as à faire dans cette histoire alors ne le nie s'il te plaît »

Elle mettait quelque peu de fausses accusations sur le cas de Cris qui n'avait absolument rien fait dans l'histoire mise à part coucher un soir avec Jenna. S'il ne l'aurait pas fait, elle ne serait pas devenue comme accroc à lui et elle n'aurait pas ordonner à Lily de la venger. Il était… un peu fautif mais Lily était sûrement la plus en faute. Elle pensait le connaître mais elle ignorait aussi une partie de sa personnalité. Il était impulsif et ne se souciait pas forcément du mal qu'il pouvait provoquer aux autres, tout comme elle. Finalement ils se ressemblaient plus qu'ils ne le pensaient qu'auparavant, il y a quatre ans. Lily n'est ni trop timide ni trop malléable tout en conservant son naturel bon. On la voit rarement devenir agressive, mais elle ne se laisse pas non plus bousculer. Elle sait dire non quand c'est nécessaire et avec la fermeté voulue. Il existe pour elle des limites de concession et de gentillesse bien définies au-delà desquelles elle s'interdit de reculer. N'est-ce pas là une attitude on ne peut plus raisonnable

Combien de fois il y avait eu altercation entre les deux, et combien de fois tout cela finissait du même procédé. Moultes fois Cris ou Lily avaient entre guillemets "fauter" et l'autre qui avait put le ou la résonner en le giflant ou en le blessant verbalement, finissait toujours par un geste tendre qui rendait leur amour encore plus fort. Tout comme aujourd'hui, tout ce qu'il lui disait, ce qu'il lui reprochait faisait que son amour pour Cristian grandissait de minutes en minutes. Sentir sa peau contre la sienne la démangeait depuis qu'elle l'avait revu, elle voulait que cette soirée se passe comme la première fois, il y a cinq ans, sur cette plage et qu'en suite on recommence à les associés l'un à l'autre. Elle serait comblée. L'amour est sa grande préoccupation. Elle ne supporte pas la solitude et, pour elle, la plus grand aventure, c'est celle de la vie à deux. Avec absolument tout ce qu'elle comporte, depuis la tendresse jusqu'à l'échange le plus intense.

Pour l'instant ce qui la préoccupait le plus s'était lui, sûr en même temps elle n'allait pas lui demander la température de l'eau. Elle le rattrapa et l'embrassa comme lui avait fait auparavant. Il ne rechigna pas sur le baiser, en le continuant leur relation ne cessait de s'améliorer pour aujourd'hui et temps mieux pour eux. Il ne dura que quelques secondes, sa main collée a sa joue la faisait encore plus frissonner que si elle aurait plongé sa main dans de l'eau à -80°C. Elle n'osa pas franchement scruter son regard, et regarda plutôt le sable, lorsqu'il lança la phrase qu'elle, préalablement avait dites lorsqu'ils étaient encore… ensemble.

« Te prouver que je t'aime? C'est un jeu pour toi? »

Généralement lorsqu'un garçon demandait ça à une fille ou inversement s'est qu'il se moquait d'elle. Mais elle ne pensait pas vraiment que Cris lui ferait ça bien qu'elle lui ai fait encore plus de mal.

« Très bien »

Il voulait une preuve de son amour? Sur une plage pas très facile de trouver une idée. Face à lui, Lily ôta le t-shirt de Cristian, puis son short et les déposèrent sur le sable. La nuit la plage était plutôt froide, et ne parlons pas de l'eau. Elle le dévisagea puis prise dans son élan elle avança tout doucement dans l'eau et entra son pied, puis l'autre et enfin entièrement son corps ainsi que sa tête sous l'eau dans l'eau glacée. Elle se releva, debout elle avança vers le bord de la plage d'où Cristian était posté et elle se mit devant lui et dit, ses deux mains caressants ses bras (à elle), elle était gelifiée pour ne pas être directe et arrivait à peine à bouger.

« Je t'aime »

« Tu peux pas dire ça Lily-Rose, tu te contredis sans cesse ! Ca fait 50 fois que je te répète ce que je veux ! Que tu m’explique pourquoi t’as fait ça ? J’aimerais savoir ce qui t’a poussé à me faire tant de mal, alors que je t’en ai jamais fait, et que je me suis plié en 4 pour faire ce que je pouvais de mieux pour toi ! »

Il avait beau chercher, se creuser les méninges, il ne parvenait pas à trouver une quelconque raison, même minime de ce dont elle l’accusait. Elle était trop évasive, ça ne lui ressemblait pas, il avait besoin de détails, elle ne semblait pas vouloir lui en accorder. Qui sait ? Tant elle avait déjà trouvé un remplaçant à Cristian. Rien que d’y penser ça le foutait en rogne, mais il ne pensait quand même pas que ce soit le cas. Car sinon elle l’aurait envoyé paitre, et actuellement ce n’était pas ce qu’elle faisait, on aurait dit qu’elle cherchait à le tester, ou bien à le repousser gentiment, comme pour se faire désirer. Elle semblait pourtant être au bord de la rupture, un peu comme Cristian à ce moment qui se demandait toujours pourquoi ils en étaient venus à s’engueuler à présent, alors qu’ils venaient de se retrouver. C’était paradoxal, en plus, il ne lui en voulait pas tant que ça, mais Cristian n’était pas très réfléchi, il réagissait sur le moment, ce qui le rendait parfois insupportable.

Le temps tournait autour d’eux, ils ne semblaient pas s’en soucier, beaucoup de personnes avaient quitté la plage, le feu au fond commençait à s’éteindre, personne ne voulait s’intéresser à ces deux-là ils étaient comme deux personnes inconnues dont on ne voulait se soucier à une telle heure du soir. Pourtant eux se souciaient mutuellement de l’un et de l’autre, et quelqu’un pouvait s’amuser à danser à poil à côté d’eux qu’ils ne s’en soucieraient même pas tant ils étaient subjugués par leurs retrouvailles. On sentait le jeune argentin tendu, peut-être même pas en confiance du tout, il n’était pas serein ça se voyait, il cherchait pourtant à paraitre crédible, mais est-ce que cela se voyait, il en était incertain.

Ses mots pesaient lourd, d’ailleurs à sa manière Lily lui fit évidemment remarquer. Etait-elle à ce point remontée contre lui ? C’était impossible, rien qu’à voir la lueur qui brillait dans ses yeux, mais aveuglé par la sienne, Cristian ne la distinguait même pas. Il soupira, et regarda ailleurs le temps de lever les yeux au ciel, puis il rétorqua :

« Je pourrais te poser la même question…Non ce n’est pas un jeu ! »

Mais à sa grande surprise, elle accepta. Il ne savait pas du tout ce qu’elle lui réservait, mais il se disait que la connaissant, ça serait quelque chose d’original. On voyait là, la nette différence entre elle et lui, c’était qu’il y a 4 ans, il avait été incapable de trouver quelque chose pour la récupérer, alors qu’elle tentait. Il la regarda faire, mais la voyant lever ses vêtements, il commença à s’inquiéter, d’ailleurs son visage changea d’expression. Il ouvrit la bouche béatement, comme figé de ce qu’il voyait. Elle rentrait dans l’eau. Pourquoi faisait-elle ça ? Elle voulait lui prouver que rien ne l’arrêterait pas même le froid ? C’était bien possible, mais il en restait coi. C’est pour cela que quand elle arriva près de lui, et qu’elle lui prononça les trois mots qu’elle n’avait jamais niés, il s’empressa, de la prendre dans ses bras, puis de l’entourer essayant de la réchauffer au mieux. Son t-shirt à lui, était à présent trempé, mais il s’en foutait, elle allait attraper mal comme ça. C’est pourquoi ensuite, il la porta dans ses bras, et commença à avancer vers le feu, qui pourtant commençait à s’éteindre. Il attrapa une serviette qui se trouvait non loin de là, et enroula Lily-Rose dedans. Puis, il lui dit, alors qu’il la déposa près du feu :

« T’es folle d’avoir fait ça…Je reviens, je vais te chercher du bois, pour le feu, pour que tu te réchauffes…A moins que tu préfères rentrer…A la maison… »

Il ne montrait toujours rien, mais ses gestes traduisaient le fond de sa pensée, il l’aimait, c’était tout.

« C'est de ta faute encore, tu me fais tourner la tête ! Enfin… pas dans ce sens là… quoi qu'un peu mais ce n'est pas très important… Puis ça va tu as fais des efforts, pas de problèmes mais ce n'est pas non plus les douze travaux d'Hercule hein »

Elle exagérait elle en était consciente. Tout ce qu'il avait changer chez lui, pour elle… s'était inimaginable. Il était passé de fêtard à un garçon doux et paradoxalement Lily le préférait plus quand il était dans son ancienne période. Mais le nouveau Cristian ne lui déplaît pas non plus loin de là. Elle aime les deux. Elle l'aime lui. Pendant tout ce temps elle n'avait pas rencontré d'autre garçon qui était mieux que lui. Chaque fois qu'elle avait l'occasion de sortir avec quelqu'un et qu'elle passait la soirée avec elle, ce n'est à peine si elle s'intéressait à ce qu'il disait, Lily paraissait dans les vapes, elle était toujours ailleurs et s'acharnait sur son sort. Pourquoi avait-elle fait ça? Sa soeur n'avait jamais eu grande importance dans sa vie, petites se chamaillaient tout le temps. Jenna lui volait sa poupée, elle n'avait jamais assez de choses. Lily-Rose se contentait de ce qu'elle avait et ne se plaignait pas. Jenna a toujours eut ce qu'elle voulait et en voulait toujours plus, en l'occurrence le but de cette histoire était de faire plus de mal à sa soeur et à Cristian que de la venger. Elle n'avait pas avalé la pilule lorsque Cristian lui avait annoncé qu'il ne sortait pas avec elle et qu'elle n'était qu'un coup d'un soir et avait raconter des propos futiles sur lui pour qu'elle finisse par le rejeter. Elle n'aurait jamais crut être capable de faire ça mais elle l'avait surtout fait à contre coeur et la plupart des excuses que Lily s'inventait étaient toutes fausses.

Le temps lui passait à une vitesse irréprochable. Les débauchés étaient partis ailleurs ou étaient rentrés chez eux tandis que ses deux là ne se souciaient que de l'autre. Lily acquiesçait debout ce qu'il disait, elle était mal à l'aise aussi, elle avait peur qu'il lui saute dessus et qu'il la tue pour tout le mal qu'elle a put lui faire. Elle n'était pas placide loin de là. Mais Cristian n'était pas le genre de garçon qui saute sur n'importe qui pour le tuer. Il a bien une conscience non? De temps en temps elle lui jetait des regards enjôleurs puis regardait à nouveau la mer calme.

"Je pourrais te poser la même question…Non ce n’est pas un jeu !" Pour elle non plus ça n'était pas un jeu. Elle se perdait dans ses pensées et ne saurait plus comment réagir dans les prochaines minutes s'il commence à sortir un nouveau baratin. Ses mains étaient contre sa taille, elle attendait une réaction de sa part. Lily lui attribua une preuve comme elle pouvait, en se déshabillant et allant se tremper entièrement dans l'eau glacée pour lui. Ses cheveux mouillés tombaient en ondulant sur ses épaules, ses sous-vêtements eux étaient devenus presque transparent et ses lèvres, à cause du froid, correspondaient à la couleur violette. Son coeur battait à une allure incroyable. Elle ne réagit même pas après avoir dit son "Je t'aime" qui était sincère. Il la prit dans les bras, elle ferma les yeux et se laissa réchauffer par Cris. Le moment ne dura que quelques secondes, avant qu'il ne la prise dans ses bras, la tête de Lily contre les épaules du jeune homme elle se laissa déposer sur le sable, une serviette autour d'elle. Elle regardait le feu de bois qui s'éteignait progressivement, sa tête se releva lorsqu'il parla.

« Tu voulais une preuve, tu l'as maintenant »

Lily passa une main dans ses cheveux mouillés et baissa son regard. A la maison. Ça voulait dire quoi? Que pendant cinq ans elle était restée intacte? Elle se releva et avant qu'il ne parte jouer à Indiana Jones en allant chercher du bois, elle se posa devant lui.

« J'ai bien envie de rentrer… »

Elle fit une moue de bébé et adressa enfin un mini-sourire a Cristian.

« Si tu le dis Lily-Rose, c’est vrai j’avais oublié, t’es jamais fautive ! Même si tu tuais volontairement quelqu’un, ça ne serait pas de ta faute. C’est vrai, ce ne sont pas les 12 travaux d’Hercule, mais j’y crois pas trop à cette histoire, c’est un mythe, alors si j’avais accompli ce genre de chose, je pense qu’on pourrait m’appeler Demi-dieu. Mais je suis humain, alors ne me demande pas la lune non plus ! »

Il en avait assez de la contredire, ça ne mènerait à rien, puisqu’il venait de conclure qu’elle se plaisait à le contredire, juste histoire d’avoir une petite satisfaction personnelle, car il était totalement conscient de son innocence, et qu’elle cherchait juste à nier les faits. Soit elle jouait, soit elle voulait lui faire comprendre qu’il ne la récupérerait pas. A méditer. Mais il en avait plus qu’assez de se prendre la tête, il venait à peine de la revoir, et déjà ils s’engueulaient. C’était pas franchement la meilleure des choses à faire, s’il comptait la récupérer.

Il n’arrivait pas à vider totalement son sac, il se sentait comme un peu vide, il avait tellement de choses à dire à Lily-Rose, et pourtant, rien ne voulait sortir, comment se faisait-il qu’il se sente si stupide, alors qu’il était convaincu qu’il n’était fautif en aucun cas. La nuit commençait à rafraichir sérieusement les membres de Cristian qui, se frottait énergiquement les bras. Il était frileux, de temps à autres, ça dépendait du contexte. Dans ce cas-là, il plaignait tout simplement Lily qui avait eu une idée totalement stupide, mais rien que pour lui. Cette chose là restait à présent dans sa mémoire, elle avait osé se mettre totalement dans l’eau prête à attraper la crève, juste pour lui prouver son amour. La connaissant, il aurait pensé à plusieurs autres choses, mais ça, ça dépassait les limites de ce à quoi il s’attendait, c’est pour ça, que soudainement, il eut un élan d’affection pour elle, pourtant pas des plus significatif, on aurait pu croire d’ailleurs qu’ils étaient simplement amis. Mais Cristian avait tellement souffert qu’il avait toujours du mal à s’exprimer, que ce soit par les mots, ou bien corporellement. La porter représentait un gros effort, non pas dans le sens qu’elle soit lourde, mais qu’il avait franchi un pas, il avait recommencé à être comme avant, ce qui demandait pour le petit argentin, un effort considérable, car terrifié à l’idée de souffrir de nouveau.

« Lily…je ne t’ai pas demandé de la jouer à Jack Dawson dans Titanic…Je suis juste un peu sceptique…C’est tout. »

Il était parti chercher du bois, et il avait mis le temps à le trouver. Il avait croisé plus de bouteilles vides que de brindilles, et branches qui pouvaient s’enflammer. Il était revenu presque bredouille, mais il avait de quoi faire tenir le feu encore quelques instants. Mais alors qu’il revenait, marchant tranquillement, elle s’était relevée, et il comprit, qu’il n’aurait plus forcément besoin de ces brindilles. Elle voulait rentrer. Il ne savait pas à quoi elle s’attendait, mais il était certain que ce n’était plus dans l’appartement qu’ils mettraient les pieds… Il l’avait vendu quand il avait décidé de retourner en Angleterre, puisqu’ici plus rien ne le retenait. C’est pourquoi, actuellement en vacances, il séjournait dans le même hôtel qu’il y a quelques années, à la différence que là il ne comptait plus l’argent, et qu’il avait une suite bien plus confortable que la petite chambre qu’il avait jadis peiné à payer. Quand elle lui dit qu’elle désirait rentrer, il acquiesça. Il jeta les brindilles dans le feu, et s’avança vers elle, passant une main dans son dos, et la faisant avancer au même rythme que lui, quittant alors la plage, en direction de l’hôtel. Il s’ébouriffa les cheveux, et ils ne tardèrent pas à arriver devant l’hôtel qui n’était qu’à quelques mètres de la plage. Ils n’avaient pas parlé durant tout le trajet. Il ne salua pas le réceptionniste, il était en plein boulot, il l’aurait ignoré. Il se contenta d’appeler l’ascenseur, et il attendit… Quand l’ascenseur fut là, il entra, suivi de la jeune Aberforth. Toujours silencieux, il ne brisa le silence, que lorsqu’il avançait dans le couloir qui menait à sa suite :

« Fais pas attention au bordel, je range pas. »

Ils pénétrèrent dans la chambre, qui était gigantesque, on aurait presque pu penser que c’était un appartement à elle seule – okay un studio. Une batterie électronique se trouvait dans un coin, plusieurs t-shirts gisaient au sol, d’autres vêtements étaient déposés sur le canapé, bref une chambre bordélique qui possédait en revanche une vue splendide, sur…le jacuzzi personnel de monsieur. En fermant la porte, il dit à Lily :

« Fais comme chez toi… »

Il appuya sur le répondeur, et constata qu’il avait plus de 10 messages, et ce fut un bruit de fond qui défila.